Textes anciens sur La Buse

Textes anciens sur La Buse

Annexe 5 Les instructions nautiques de Thornton (transcrites par Grandidier)

Les "instructions nautiques" de THORNTON, dans la transcription de GRANDIDIER

( in Collection des ouvrages anciens concernant Madagascar, Vol. VI, pp.437 à 447 )

 

 

 

DESCRIPTION DES CÔTES, DES CAPS, DES ÎLES, DES BANCS, HAUTS FONDS ET ÉCUEILS, DES BAIES, RADES ET PORTS DE TOUT L'OCÉAN ORIENTAL, A PARTIR DU CAP DE BONNE-ESPÉRANCE, PAR THORNTON, EN 1703

 

 

1° INSTRUCTIONS POUR ALLER DU CAP DE BONNE-ESPÉRANCE A LA

BAIE DE SAINT .AUGUSTIN

- En partant du Cap, il faut être très attentif à la route qu'on fait, car dans ces parages le courant est fort et porte vers le Sud-Ouest. Quand le vent est favorable, on le remonte facilement, mais au cas contraire il faut se rapprocher le plus possible du rivage où il est moins violent. Il est nécessaire de ne s'approcher de la terre que par 24°20', où les fonds sont sains, tandis que, par 25°, il y a des roches et des hauts-fonds dangereux. Là, la côte a une direction Nord-Sud (du compas), côte qu'on peut suivre, sans rien craindre, jusqu'à l'île [Nosy Vé] et aux hauts-fonds qui sont à l'entrée de la baie de Saint-Augustin; par 24°10', on voit un promontoire que termine une colline de sable ronde, semblable à la Table du Cap et sur laquelle il y a quelques arbres; ce promontoire est à 13 lieues au Sud de la baie.

 

2° BAIE DE SAINT AUGUSTIN.

- En approchant de cette baie, on aperçoit dans les terres une montagne qui rappelle Westminster Hall et, entre deux hautes falaises, une coupée semblable à l'entrée de Darmouth River. Quand on est au Nord des îles, [Nosy Vé], il ne faut pas y jeter l'ancre à cause des roches de corail qui les entourent; il vaut mieux marcher droit vers l'Est en suivant le chenal creusé par la rivière et mouiller en face de son embouchure qui est à 5 lieues des îles et où le fond est de vase, avec 12 à 22 brasses d'eau.

Le point le plus méridional de Madagascar est le Cap de Saint-Sébastien [Cap Sainte-Marie], qui est par 26°15' de lat. S. et par 26' de longitude à l'Est du Cap [26°35'43" en réalité]. La région Sud de l'île est très convenable pour s'y ravitailler; on dit qu'à Alexa [Ilinta ou baie des Masikoro], par 24° [23°] de latitude, il y a un ancrage sûr par 8 ou 9 brasses avec un bon fond de sable, ancrage que protègent une ou deux îles [Nosy Manitsa], et qui, suivant certains marins, est préférable à la baie de Saint-Augustin à cause de sa situation à la pointe extrême Sud-Ouest de Madagascar.

 

3° BAIE TULLEA [DE TULEAR].

- Tullea [Tulear] est situé à 5 lieues environ [24 kilomètres] au Nord de la baie de Saint-Augustin. Les indigènes ont leur village. à un demi-mille de la mer et le commerce y est assez important, mais le lieu n'est bon ni pour y faire du bois, ni pour y faire de l'eau, car la rivière [le Fiherenana] y est si peu profonde que même une petite barque n'y peut pas entrer; la rade est bonne, protégée qu'elle est par une ceinture de brisants qui s'étendent depuis la baie de Saint Augustin jusque-là et qui sont à une lieue de terre. Tout le fond dans ces rades est de vase. Il y a au Nord un passage, large d'un mille, à travers lequel on peut faire voile en gardant la montagne de Westminster-Hall au Sud-Est. Ce passage est sain et facile à reconnaître; on y a de 16 à 12 brasses d'eau.

 

4° DESCRIPTION DE LA CÔTE ORIENTALE DE MADAGASCAR DEPUIS 15'30,

JUSQU'A 24°58' DE LATITUDE SUD.

- Antongal Bay [la baie d'Antongil], dont le Cap méridional [occidental] (Cap Belao ou Bellone) est par 16°15' [16°14] de lat. S., est une grande et belle baie. On doit longer le bord septentrional [oriental], car la côte méridionale [occidentale] est pleine de roches jusqu'à plus de deux milles de terre. A son entrée, de cap à cap, cette baie a 7 lieues [20 kilomètres] de large, et sa profondeur n'est pas moindre que 20 lieues [60 kilomètres]. Au fond, se trouve une île qui a une dizaine de milles de tour, qui est haute et boisée et qui a un port superbe et de bonne eau; on y peut caréner et réparer les navires, mais il faut s'y tenir sur ses gardes à cause des indigènes qui sont toujours en guerre les uns avec les autres et auxquels on ne peut pas se fier.

L'île Sainte-Marie est à 12 lieues au Sud-Est du Cap Sud de la baie d'Antongil ; elle est par 16'W de lat. S., et à 6 ou 7 milles environ de la terre ferme; il y a sur sa côte Ouest un port où l'on peut amarrer le long de terre un navire de 4000 tonnes. Ses habitants, qui vivent tantôt sur cette île, tantôt sur la terre ferme, sont hospitaliers et civilisés. On y peut caréner les navires et s'y procurer des mats et des vergues; à un demi-mille, il y a de la bonne eau. Les indigènes de la terre ferme viennent vendre aux navires qui y relâchent du riz, du lait, des poules, des bœufs et d'autres vivres.

 

5° RENSEIGNEMENTS AU SUJET DES MOIS PENDANT LESQUELS ON PEUT NAVIGUER LE LONG DE LA CÔTE ORIENTALE DE MADAGASCAR, DE SAINTE MARIE À MATTHEWTAN [MATITANANA].

- Dans ces parages, la variation est de 17°1/2 Ouest. De juillet à février, les vents soufflent d'ordinaire Est-Nord-Est et Sud-Ouest, quelquefois Nord ; il y a souvent des vents de terre le long de la côte entre Sainte Marie et Matthewtan [Matitanana], qui est par 20°15' [en vérité, par 22°24'45"] de lat. S. et qu'on reconnaît à une grande montagne conique en forme de bonnet [Ivohilongy]; à l'embouchure de la rivière, la côte est plate et couverte de cocotiers. Le mouillage est à l'Est-Sud-Est de cette montagne; le fond y est excellent. Aussitôt l'ancre jetée, on doit tirer un coup de canon et hisser son pavillon afin d'appeler les indigènes qui viendront de suite à bord. Le roi est très accueillant et on y achète des esclaves en échange de fusils et de poudre. C'est une côte houleuse; on ne peut y descendre à terre dans nos embarcations.

 

6° DE MATHEWTAN [MATITANANA] A PORT DAUPHIN [FORT DAUPHIN], QUI EST PAR 24°58' [25°2] DE LATITUDE SUD ET QUI EST UN LIEU FAVORABLE POUR Y TRAITER DES ESCLAVES.

- La côte est dirigée du Nord 1/4 Est au Sud 1/4 Ouest. De juillet à février, il faut la suivre de près en se tenant environ à une lieue, la route étant sûre; elle est d'un joli aspect jusqu'à la baie du Port-Dauphin [Fort-Dauphin] où elle devient montagneuse. Par 24°40' [en réalité, par 25°], il y a un promontoire bas, rocheux, que prolonge en mer pendant 4 mille 1/2 une pointe de récifs; c'est la Pointe Peer [Pointe d'Itaperina]; elle forme le bord Nord de la baie de Port-Dauphin [Fort-Dauphin]. A l'autre extrémité, s'élève un grand cap à falaises rougeâtres, escarpées, sur lequel est bâti le Fort des Français, facile à reconnaître à sa couleur blanche. On jette l'ancre par 6 ou 7 brasses à une ou deux encablures du rivage. Ce lieu est excellent pour y faire la traite des esclaves qu'on troque contre des fusils et de la poudre. Le roi parle bien l'anglais et le français. C'est réellement pitié que ce pays ne soit pas habité par des Européens!

En allant plus au Sud, on trouve une fausse baie [Fausse baie des Galions], à l'Est du Cap Ramas [Cap Ranovalona], baie qui est pleine de roches et de dangers.

 

7° INSTRUCTIONS POUR ÉVITER LES HAUTS-FONDS QUI SONT AU SUD DE

MADAGASCAR.

- Ici, la variation est de 22° Ouest. On peut aussi bien passer en dedans qu'en dehors de ces hauts-fonds, suivant le vent qui règne; toutefois, si l'on passe en dedans, il ne faut pas serrer la terre de trop près, car il n'y a pas de passage, mais en gouvernant au Nord-Ouest, on trouve un chenal large de 7 milles où il y a de 10 à 15 brasses d'eau. Si l'on passe en dehors, il faut pousser jusque par 27°30' W de lat. où il n'y a plus aucun danger. Ces hauts-fonds sont aussi redoutables que n'importe lequel des autres brisants qui existent autour de Madagascar.

Entre Madagascar et la côte de Mozambique, il y a constamment un courant très fort portant au Nord-Ouest.

 

8° YOUNGOULE [ONY OLANA] OU MANDEOTA [MANDROTA], DÉNOMMÉS PAR D'AUTRES MORONDAVA.

- Morondava [Lovobé] est un port excellent pour y faire du commerce. Les canots y peuvent atterrir à tout moment de la marée, car il y a sur la barre un chenal où, à mer basse, il n'y a jamais moins de deux à trois pieds d'eau. La mer y est haute vers les cinq heures et la marée, qui y est régulière, y a une direction de l'Est-Nord-Est à l'Ouest­Sud-Ouest. En dedans de la barre, il y a toujours plus de douze pieds d'eau et, dans l'endroit le plus profond, qui est à l'entrée même, il y a quatre brasses. Le delta a trois milles, mais est plein de hauts-fonds; les deux ou trois bras de rivières qui y débouchent n'ont que de l'eau salée, et on ne peut s'y pro­curer d'eau douce qu'en creusant des puits, peu importe où, par exemple, sans qu'il soit besoin d'aller au delà de trois à quatre pieds de profondeur. On n'y trouve pas non plus de bois de charpente; le seul bois qu'on y obtient ne peut servir que comme combustible. La pèche n'y est pas non plus bonne, si ce n'est en dehors de la barre.

On jette l'ancre à deux milles environ du rivage par 9 brasses d'eau, sur un fond de vase; la profondeur va diminuant graduellement jusqu'à la côte qui est très basse et couverte de broussailles et qui ne présente aucun point de repère remarquable; elle est orientée Nord-Est-Sud-Ouest.

Plus au Nord sur la côte occidentale, il y a un lieu excellent pour y faire la traite des esclaves, par 18° lat. S. [Ampandahy par 17°59'45"][Il y a en ce lieu des ruines arabes]. On peut naviguer en dedans des hauts-fonds, en avant soin de se faire précéder d'une chaloupe afin de sonder. On mouille dans l'Est d'un îlot à 1 mille de terre. Dix lieues plus au Nord, il v en a une autre ville [Tamboharano] également fort bonne pour y trafiquer et dont le roi, ainsi que son peuple du reste, accueille avec plaisir les Européens.

 

9° DESCRIPTION DE LA COTE NORD-OUEST DE MADAGASCAR.

- La baie de Baly est à 3 milles 1/2 dans l'Est du Cap du même nom [Cap Ambararata]; les fonds y varient de 12 à 5 brasses et sont de pure vase. A l'Est, il y a un autre cap formé par deux gros monticules [Pointe de Sada]. La côte est toute basse et vue de 6 lieues du Cap Baly [Cap Ambararata], elle a l'aspect d'une île couverte d'arbres.

Vient ensuite le Cap de la Table [Cap Tanjona] qui forme comme deux longues tables et est à 7 lieues de la baie de Balv, dans l'Est-Nord-Est; la plus Nord de ces deux collines tabulaires est la plus grande et la plus longue; c'est le point le plus remarquable de toute cette côte. A 14 lieues de terre, il n'y a qu'une quinzaine de brasses d'eau sur un fond de vase et de sable; au large du Cap de la Table [Cap Tanjona], à 4 lieues 1/2 en mer, par 15°40' [15°38'] il y a un banc de sable sur lequel il n'y a que 7 brasses d'eau.

A trois lieues au large de ce Cap de la Table, se trouve par 15°45' l'île Mackamay ou Maraponi [île Makamby] qui a 1 mille 1/2 environ de long du Sud-Ouest au Nord-Est, et qui présente quatre à cinq coupées et quelques arbres disséminés aux deux extrémités. A 1 mille dans l'Est, on a un fond de sable dur avec une dizaine de brasses d'eau. On aperçoit à cinq lieues plus loin la pointe Ouest [Pointe Katsépé] de la baie de Manigaro [Mananara (baie de Bombétoke)]. A l'extrémité Est de l'île Mackamay [Makamby], il y a de l'eau douce en deux endroits et les poissons y abondent, d'après ce que disent les Portugais et les gens du pays.

Dans l'Est de Mackamay [Makamby], il y a la baie de Maraponi [l'embouchure de la Mahavavy] où se fait par boutres un grand commerce d'esclaves, de bœufs, de chèvres, de poules, etc., et où l'on peut se procurer du sel à bien meilleur marché qu'à Massaleige [Boina].

L'eau est houleuse auprès de l'entrée de la baie de Manigaro [Mananara (Bombétoke)], comme s'il y avait une barre et cependant il n'y a jamais moins de 6 à 7 brasses et, plus avant, il y en a de 8 à 12 sur un fond de vase et de sable. L'entrée de cette baie a plus de trois lieues de large. J'ai mouillé le long du bord Ouest tout contre le rivage par 7 brasses.

A l'entrée de la baie de Massaleige [Boina], il y a l'île Jamgomy [Nosy Antseranandava], qu'on doit serrer de près pour y entrer, car il y a un banc de sable le long de la terre ferme. L'île de Marren ou New Massaleige [Nosy Boina] a, de l'Est à l'Ouest, 1 mille 1/2 de long; à sa pointe Est se trouve une grande baie où il y a de 40 à 15 brasses d'eau avec fond de vase et où les grands navires sont à merveille. Il y a de la bonne eau. Un fort bâti sur cette pointe commanderait toute l'île. Au Sud, il y a une rivière où l'on peut commercer avec les habitants de l'intérieur qu'on appelle " Chiens " [Amboalambo, litt. : chiens de sangliers] et leur acheter des esclaves, des boeufs, etc.

De New Massaleige [baie de Boina] à Old Massaleige [baie de Mahajamba], la distance est de 55 milles [125 kilomètres] et la route est Nord-Est 1/4 Nord. Il y a de 6 à 7 brasses d'eau à deux lieues de la terre. A l'entrée d'Old Massaleige [baie de Mahajamba], se trouvent trois roches escarpées que les indigènes appellent Pannora [Ambolibozo??]. Deux lieues plus loin, il y a la baie Didane [baie de Majambo] qui n'est pas navigable, et, à deux lieues au delà, Cannadula [Pointe de Maromony] qui ressemble à une meule de foin et dans l'Est de laquelle, à 3 lieues, est la baie de Morumgany [Narendry] qui est formée par deux bras de mer, dont celui qui débouche à l'entrée, sur le bord Est, s'appelle Loundjee [Loza]; il y a trois îles dont une [Nosy Lava] a de 5 à 6 milles de large et 4 lieues de long et dont les deux autres [Nosy Soy et Nosy Lango] sont toutes petites. On peut mouiller auprès de la pointe Est de la rade, et c'est dans l'île [Ambariokaka?] qui est dans la rivière Loundgee [Loza] que les indigènes enterrent leurs rois. Cette rivière est navigable pour de petits navires. Au Sud, il y en a une autre, Morumgany [??], qui est ronde et a à peu près un mille de diamètre et où il v a de l'eau douce et des chèvres; elle est à 7 lieues [!] de la terre ferme, tandis que l'autre n'en est qu'à 3 milles. On y trouve de l'eau douce, mais trop loin du rivage pour qu'il soit facile de l'y aller chercher.

A quatre lieues de là, se trouve une autre île; les montagnes sur la terre ferme ont la forme d'oreilles d'âne [Marotaolana et Antoanina]. Passant en dedans de cette île, nous avons trouvé un haut-fond de pierres et de sable qui s'étend jusqu'à un mille de la pointe Sud, de sorte qu'il vaut mieux passer en dehors; à son extrémité Nord, il y a en trois endroits de bonnes aiguades où l'on peut aller s'approvisionner avec des embarcations, mais les navires ne peuvent s'en approcher à moins d'un mille et demi à cause du peu de profondeur qu'y a la mer. A environ Il milles dans l'Est-Nord-Est, il y en a une autre, à environ 3 milles de la terre ferme, qui a de 3 à 4 milles de long; on m'a assuré qu'un navire peut parfaitement passer entre elle et la terre. Quatre milles plus loin, au Nord-Nord-Est et à trois lieues de terre, il y en a une autre haute et ronde, que nous avons appelée E [Nosy Ovy ou Berofia] et qui a environ 1 mille 1/2; sur sa rive orientale, il y a de l'eau. Il y a un chenal profond entre ces deux dernières îles.

 

Un peu plus loin, par 13°40' [14°8'], est le port de Moringambo [l'embouchure du Manongarivo], où le mouillage est excellent par tous les temps et pour des navires grands et petits, sur fond de vase et par 13 brasses d'eau. Il est à l'entrée d'une rivière d'eau salée et est encaissé entre des montagnes. A 4 lieues 1/2 vers le Nord, il v a une autre île [Nosy Kalakajoro] qui est la plus grande du groupe après celle dont nous venons de parler; elle est très basse et plate, avec un rocher ressemblant à une voile du côté Nord-Ouest.

 

Assada [la baie d'Ampasindava] est à environ 6 ou 7 lieues de Moringamho [baie de Manongarivo]. Sur la route, on trouve trois petites îles dont l'une a été appelée Sumeretto [Nosy Kivinjy] par les Portugais; elle a la forme d'un pain de sucre et a entre elle et la terre ferme, à 1/4 de mille, un îlot rocheux. Puis en vient une autre, haute et rocheuse par 13°24' [Nosy Ankazoberavina]. Entre le « Pain de Sucre » et la terre ferme, il n'y a pas moins de 11 brasses.

Dès qu'on est entré dans la baie, on voit la grande île de Nosse [Nosy Bé] et au Sud, à 7 ou 8 lieues, une autre ronde et haute, longue de 5 milles [Nosy Komba] et une troisième de 3 milles entre elles deux [Nosy Tanihely ou Vorona ?]. On doit longer la côte Ouest de la baie pendant au moins 7 lieues avant de jeter l'ancre au lieu nommé par les Portugais Panggay ou rade de Mangahelly [Nosy Mamoko], à 9 lieues 1/2 dans le Sud-Ouest du « Pain de Sucre ». Cette baie d'Assada [Ampasindava], qui est orientée Nord-Nord-Est - Sud-Sud-Ouest, est saine, sans écueils. La rade de Mangahelly est entourée de pics et de vallées.

Nosse [Nosy Bé] mesure 5 lieues du Nord au Sud, et Nossengumby [Nosy Komba], qui est au Sud et qui est ronde, haute et boisée, a deux lieues de long; on y trouve de l'eau douce. Au Sud de Nossengumby [Nosy Komba], il y a Ciffey [Ankify], promontoire élevé qui se détache comme une île. Les plus hautes terres qui viennent ensuite dans le Sud et qui sont boisées sont les montagnes de Mangahelly [sur la côte 0. de la baie]. L'île qui est près de la côte forme une baie où se fait la traite.

 

LES ILES CUMO [Comores].

- Ces îles sont au nombre de cinq et tirent leur nom de la plus grande d'entre elles; ce sont : 1° Cumro [la Grande Comore], par 11°25''; 2° Mohilia [Mohély], par 12°45''; 3° Joanna [Anjouan], par 12°12'; 4° Meottey [Mayotte;, par 12°56'; 5° Saint-Cristophers [Juan de Nova] par 17°20'. On peut se ravitailler à bon compte dans tous ces îles qui abondent en bétail et en fruits excellents.

La Grande Comore est la plus montagneuse et la plus riche de toutes, mais ses habitants sont de vrais sauvages, astucieux et cruels. Les Anjouanais sont, au contraire, hospitaliers et accueillent les étrangers avec plaisir

 

(Thornton, The EnglishPilot : Third Book [On the Oriental Navigation], 1703, pp. 21-27).

 

 



20/11/2020
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